Gestion Holistique des Territoires
DÉFINITION
" Un outil de résilience au service des hommes et de l’environnement"
Avec EGARD MORIN
Avec PIERRE RABHI
Avec Philippe Desbrosses et Dominique Bourg
Avec Claude et Lydia Bourguignon
Historique
La gestion Holistique des Territoires est une méthodologie issue de différents courants de pensée, complexe, économiques, écologiques, sociétale. Elle est née de la rencontre de Fabien Tournan et Edgar Morin et son épouse, Saba Abou El Salam, pour convertir une ferme conventionnelle en une ferme agroécologique à vocation éducative pour la ruralité au Maroc, destinée notamment aux étudiants des lycées agricoles.
Ce projet visait à aider le Maroc à préserver son savoir-faire paysan face aux transitions agro-industrielles, en facilitant la transition vers de nouveaux modèles agricoles tout en conservant les traditions locales.
Elle met en symbiose des outils d’action de changement de paradigme comme « l’économie de la fonctionnalité et de la coopération » « l’apprentissage par l’action » « les écoles de production » les « eco-pôles alimentaires » « la permaculture» « l’agroécologie » et « les pédagogies alternatives ».
J’ai été appelé par Edgar Morin
Notre collaboration, qui a duré environ deux ans, a englobé le design, l’implantation, la gestion des équipes et la stratégie. Par la suite, j’ai pu continuer cette aventure sur les mêmes thématiques avec d’autres acteurs, poursuivant ainsi le développement de la gestion holistique des territoires et mettant en avant le pouvoir opérationnel de cette méthodologie.
Depuis ma rencontre avec Edgar Morin en 2012, la gestion holistique des territoires a été développée pour répondre de façon concrète aux défis territoriaux et écologiques, en s’appuyant sur l’écologie de l’action et l’apprentissage par l’action. Fort de plus de 14 ans d’expérience dans ce domaine, j’ai pu mettre en œuvre cette méthodologie qui vise à mettre en place et à soutenir les territoires de manière intégrée.
Edgar Morin, à travers sa théorie de la “pensée complexe”, propose une approche holistique pour comprendre la globalité des systèmes. Dans son ouvrage “Introduction à la pensée complexe” (1990), il souligne l’importance de considérer les phénomènes non pas de manière isolée, mais en tenant compte des interactions et des interrelations entre les différentes composantes.
Dans “La Méthode” (série d’ouvrages publiés entre 1977 et 2004), Morin développe une épistémologie qui invite à penser les systèmes de façon multidimensionnelle. Il y aborde des thèmes tels que la complexité, l’auto-organisation et l’écologie de l’action, qui sont pertinents pour la gestion des territoires et des collectifs.
Par exemple, dans “Terre-Patrie” (1993), il insiste sur la nécessité de percevoir la planète comme une communauté de destin, ce qui implique une gestion intégrée des ressources naturelles, des sociétés et des cultures.
En s’inspirant de ces travaux, on peut tracer le fil de la gestion holistique des territoires. La pensée complexe de Morin fournit un cadre théorique pour développer une méthodologie qui intègre les dimensions écologiques, sociales, économiques et culturelles. Cette approche est renforcée par les modèles de gestion holistique d’Allan Savory et les principes de la permaculture, qui proposent des solutions pratiques pour la gestion durable des écosystèmes.
Ainsi, en combinant la pensée complexe d’Edgar Morin avec ces autres approches, il est possible de concevoir une méthodologie systémique pour les collectifs et les collectivités. Cette méthode permet de répondre aux défis territoriaux et écologiques actuels en adoptant une vision globale et intégrée.
Cette méthodologie est appliquée en action depuis plus de 14 ans. Vous pouvez retrouver les différents projets qui ont été pilotés, conçus et réalisés en adoptant la méthodologie de gestion holistique des territoires.
Le fil conducteur est un jardin, à la fois de productions alimentaires mais aussi d’échanges de savoirs et de savoir-faire, créateur de coopération et de lien entre les hommes d’un même territoire.
Il peut prendre diverses formes telles qu’un jardin en milieu scolaire, en milieu universitaire, un jardin pilote de formation, des parcelles de production en bio-intensif et/ou en permaculture. La voilure du projet est déterminée par l’espace disponible, les heures de présence possibles, les différents acteurs impliqués d’un territoire tout en respectant le rythme de la nature.
Ainsi le jardin relie toutes les strates de la société et signe le point de départ d’une aventure collective, libre, participative et animée par des objectifs communs.
Éléments structurelles
La gestion holistique des territoires un type de mode opératoire de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération par les méthodes d’apprentissage par l’action.
Ce mode opératoire permet de répondre aux enjeux sociétaux, économiques et environnementaux actuels. C’est une méthodologie globalisante d’accompagnement des acteurs économiques, des collectivités et de la société civile vers davantage de sécurité alimentaire.
Elle repose sur un outil de planification qui fait émerger un fil conducteur pour gagner des pourcentages d’autonomie en termes de sécurité alimentaire et énergétique.
Levier de changement
La gestion holistique des territoires poursuit un objectif de résilience à la fois par l’optimisation des acteurs et des ressources en présence mais également par la relocalisation des surfaces de production alimentaire sous forme de micro-fermes pouvant répondre aux besoins primaires des hommes de façon plus autonome vis-à-vis des énergies fossiles et ainsi réduire la fragilité de nos modèles.
En filigrane cette approche nécessite pour la pérennité des projets engagés de sensibiliser et de former la jeunesse à davantage de résilience et de capacité à coopérer dans des environnements complexes. Ainsi la gestion holistique des territoires revêt une dimension éducative incontournable se traduisant par la mise en œuvre de projet de jardins pilotes au sein des établissements scolaires et des universités. Elle offre des outils simples, accessibles et facilement duplicables aux services des enseignants, animateurs et personnels encadrants.
Elle propose un réaménagement de la société civile par étape, se basant sur les citoyens, les réseaux associatifs, les étudiants, les élèves de tous niveaux, les parents d’élèves, les enseignants, les artisans, les personnels territoriaux, les personnes âgées retraitées.
L’objectif
L'objectif est de réintégrer la société civile (énoncé ci-dessus) auprès des producteurs (Agriculteurs/éleveurs) et les artisans afin de soutenir et rendre possible une relocalisation des agriculteurs et acteurs des nécessités premières (alimentation/habitat/médecine) dans le paysage sociétale nécessaire à la souveraineté de toute région dépendant des approvisionnements de semi-remorques et de bateaux parcourant des milliers de km.
Économie circulaire, économie de la résilience
La "Gestion Holistique des Territoires" s’articule autour de plusieurs axes, dont celui de transformer une économie linéaire (produire, consommer, jeter) vers une économie circulaire dans laquelle certaines externalités d’apparence négatives (déchets, Co2 etc) deviennent des ressources tangibles réutilisables.
Aussi cette approche nécessite que l’ensemble des acteurs du paysage social et économique se fédèrent et a pour conséquence la création de valeurs certes économiques (économies d’énergie, production alimentaire, transformation des déchets en ressources) mais également de valeur sociale (création d’emplois, liens intergénérationnels, coopération et collaboration d’horizons qui semblent de prime abord s’opposer) et enfin de la valeur environnementale en limitant l’impact des activités humaines sur l’écosystème.
Éthique et acteurs du changement
Fabien Tournan, pionnier et concepteur de cette méthodologie, fruit d’une approche empirique de plus de 20 ans à l’international et en France met à disposition des feuilles de route opérationnelles offrant une grille de lecture adaptable aux situations spécifiques de chaque territoire afin d’en extraire les ingrédients de son écosystème social, économique et climatique. A partir de là commence un puzzle pour construire la première pierre.
Cette approche promeut une vision globale de gestion des territoires en interconnectant l’ensemble des acteurs qui les composent. En créant de la valeur sociétale, la gestion holistique des territoires apporte un sentiment de joie reposant sur la réappropriation de sa liberté à subvenir à une partie de ses besoins primaires de façon autonome à travers une dynamique d’échanges et de partage.
Les techniques agricoles d’antan améliorées par le savoir-faire d’aujourd’hui ne suffisent pas, il convient de faire cohabiter la production alimentaire en milieu urbain avec celle des milieux ruraux d’où l’enjeu d’apprendre à travailler en coopération nourri par une vision globale commune et habité par des valeurs de solidarité, de résilience et de partage.
Influences-courant d’inspiration
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Edgar Morin pour la vision holistique , la pensée complexe " Considérer l'objet comme un système/organisation posant les problèmes complexes de l'organisation".
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Hollistic Management d’Allan Savary pour la gestion des ingrédients d'un projet
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Dominique Soltner, André Voisin, « la productivité de l’herbe » John Jeavons, Alan Chadwick, Martin Fortier pour la production alimentaire
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Darren Doherty, Masunobo fukuyoka, Bill Mollison et bien d'autres pour le Keyline design et la Permaculture
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Élise Freinet et Célestin Freinet , Maria Montessori, Ovide Decroly, Steiner-Waldorf pour des outils d'apprentissage et de coopération.